Les réseaux d'échanges réciproques de savoirs.
CoursOutils transverses

Bien public, à différentes échelles – du mondial au local

Partons de la conception proposée par François-Xavier Vershaeve.

Si les biens sont déliés du lien social, alors, il y a « marchandisation » du monde, individualisation et perte de l'efficacité du lien social : certains sont tellement seuls que tout a un coût incommensurable.

Si les savoirs et les institutions de formation sont des « biens » non publics, « privatisés », déliés du lien social (ou même destructeur du lien social), ils sont alors des « marchandises » et les systèmes de formation qui les « gèrent » sont eux-mêmes « marchandisés ».

L'expression “ bien public ”, au singulier, dit l'aspiration de la société à construire du bien dans un cadre public. Le public (publicum) est ce qui surplombe les intérêts privés d'une manière quasi incontestable et incontesté.

Un schéma heuristique :
Un schéma heuristique :

a) Le terme de « Bien désirable »

Il signifie la prise de conscience que des choses ne sont plus supportables : ici, que les savoirs soient captés, interdits, écrasants, humiliants ; que les systèmes de formation, au lieu de générer plus de démocratie génèrent de l'exclusion, de la soumission et de la domination, de plus en plus d'injustices sociales ; que jamais ne soient dévoilés les véritables modes d'accès aux savoirs, etc.

b) Création d'un Mouvement désirant

François-Xavier Vershaeve affirme l'importance de la « création d'un Mouvement désirant » qui serait composé de ceux qui éprouvent des manques et de Mouvements intellectuels constitués autour de l'analyse que tel projet est un jeu à somme positif. Les RERS ne pourraient-ils être considérés comme un de ces « Mouvements désirants » au niveau des savoirs et de la formation ?

c) Recherche d'un créancier du bien en question.

Alors ce Mouvement désirant, investi de la force du Mouvement social qui lui donne des moyens, cible plus précisément le créancier.

Qui serait le créancier en matière de savoirs et de formation ?

Il est, traditionnellement, composé de l'école publique et des systèmes de formation professionnelle publics.

Mais les promesses n'ont pas toujours fonctionné et ne fonctionnent pas toujours. De plus en plus de personnes s'en sentent exclues de ce service public. Il est de plus en plus mis en rivalité avec des « services » privés seulement accessibles aux plus riches économiquement.

On peut alors, toujours concernant les savoirs, l'éducation et la formation faire un triple travail :

  • Travailler à transformer l'Education Nationale, pour qu'elle tienne davantage ses promesses de service public

  • Travailler à créer des systèmes complémentaires, alternatifs, ouverts ; et qui, le plus possible, s'ils sont reconnus, permettront des passerelles entre eux et le service public.

  • Construire, par la pratique, une conception de la société qui est, elle, la véritable matrice des possibles « pour tous » en matière de savoirs : faire que tous les savoirs de tous soient reconnus, estimés, attendus.

Remarque

Ce qui pointe bien la nécessité d'un véritable travail pédagogique : les biens s'obtiennent sur une certaine durée d'autant plus quand il s'agit « d'apprendre ».

Parler de Mouvement désirant, indique François-Xavier Vershaeve, plutôt que de Mouvement social invite à construire des alliances, pour faire un Mouvement culturel et social qui allie ceux qui sont porteurs de cette revendication politique et tous ceux qui se battent pour la vérité scientifique et historique.

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