Quels savoirs circulent dans les RERS ?
« On nous apprend à vivre, quand la vie est passée. Cent écoliers ont pris la vérole avant que d'être arrivés à leur leçon d'Aristote au sujet de la tempérance », écrivait Montaigne dans ses Essais. La question des savoirs, au cœur de tout projet éducatif, pose d'abord celle de la définition de ces savoirs.
S'agit-il des savoirs constitués de l'humanité ?
Du patrimoine culturel, c'est-à-dire des savoirs de notre univers culturel ?
Des savoirs savants, impressionnants jusqu'au jour où l'on comprend qu'ils se construisent, qu'ils sont inscrits dans le temps, qu'ils peuvent avoir représenté une vérité scientifique provisoire ?
Des savoirs singuliers, personnels que l'on s'est construits par soi-même et/ou avec d'autres ?
Quels savoirs « circulent » dans les RERS ?
Par Pascal GALVAIN et Daniel HAZARD, « Réciprocité, autoformation et lien social », in Réciprocité et Réseaux en formation, n°144 Education permanente, p. 126.
Considérons maintenant la diversité des savoirs qui circulent dans ces réseaux, sans oublier que chacun d'entre eux a des dimensions de savoir-faire, de savoirs procéduraux, de savoirs théoriques “ en continuité ”.
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Des savoirs formels.
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Beaucoup « sont orientés vers les questions culturelles et la question des compréhension de société . »
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D'autres reflètent un souci de développer les compétences d'apprentissage, en particulier au niveau des savoirs le plus souvent enseignés à l'école, on y trouve les mathématiques, l'orthographe, l'histoire, etc. Une ouverture à d'autres savoirs, non enseignés à l'école (l'italien, la philologie...).
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La dimension interculturelle est une dimension forte des RERS. Elle traverse l'ensemble des pratiques d'échange, qu'il s'agisse de savoirs quotidiens, de culture générale ou de cuisine.
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Des compétences pratiques et des savoirs d'action de quatre ordres :
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Les RERS valorisent et reconnaissent de nombreux savoirs d'action du quotidien, savoirs traditionnellement féminins, savoirs qui relèvent de métiers appliqués à la vie domestique, savoirs liés à l'écologie ou aux nouvelles technologies
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L'expérience faite par les participants est porteuse implicitement de (la) théorie (des RERS) en action. On y constate le développement de « compétences de médiations de haut niveau.
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L'expérience de la réciprocité produit des prises de conscience de ses propres savoirs d'action en matière d'apprentissage et de ceux des autres. Les participants insistent sur leurs progrès méthodologiques. De nombreux échanges sont consacrés à une réflexion active sur l'animation et la pédagogie... La médiation et le temps des échanges sur les échanges sont l'occasion de discuter, de conscientiser et de capitaliser les innovations pédagogiques des uns et des autres.
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Des savoirs d'organisation sociale : tenir des fichiers, faire un planning collectif, coopérer pour des créations collectives, faire des évaluations, mettre en relations... Par ailleurs, de nombreux savoirs d'action du quotidien sont reconnus et valorisés : savoirs liés au sport, à la danse, à des activités ludiques...
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Des savoirs existentiels
« La dimension expérientielle de l'autoformation concerne la production de sens (Galvani, 1997)... Cette dimension... réfère aux valeurs existentielles, aux significations données par la personne à l'expérience du monde. » Ces savoirs s'acquièrent par l'expérience d'un système qui inscrit la quête de sens au cœur même de son organisation. La formation réciproque a, ainsi, des effets de reconnaissance personnelle et mutuelle ; elle “ valorise les attitudes d'ouverture et d'échange ” ; elle favorise le développement de la confiance mesurée, suffisante et relative en soi et de la confiance réciproque réaliste. On y apprend le respect mutuel ; la coopération ; et à mieux se connaître, sans “ entrer ” dans l'image que le social réducteur risque de vous renvoyer de vous-mêmes.
