Les réseaux d'échanges réciproques de savoirs.
CoursOutils transverses

Visibilité et invisibilité sociales inversées

La société crée des formes antagonistes de visibilité selon ses membres, leur niveau de reconnaissance sociale. Ceux qui bénéficient de reconnaissance sont visibles par leurs réussites, statut, idées, modes de participation. Ils "comptent". On remarque leur absence et leur présence. En revanche, du point de vue de leur vie privée intime, ils sont invisibles. D'autres sont devenus invisibles pour leurs concitoyens en terme de reconnaissance sociale, on ne sait pas leurs richesses humaines ; ils ne "manquent" nulle part. Ils doivent être discrets et ils sont des "oubliés" des systèmes. Mais ils doivent rendre visibles leur vie privée pour obtenir les assistances nécessaires. La chute sociale, c'est l'inversion brutale de ces visibilités.

Le réseau propose à tous d'être visibles par les savoirs qu'il propose de mutualiser, l'intelligence de leurs chemins d'apprentissages, leurs capacités d'apprendre mise en mouvement. Les personnes sont invisibles du point de la vie intime et de ce qui ne se dit que dans des relations amicales, respectueuses et affectueuses (ou thérapeutiques).

Les formes antagonistes de visibilité
Les formes antagonistes de visibilité

Repérer ses savoirs, les nommer, c'est se nommer par ses savoirs et ses manques, c'est se renommer. Les inscrire dans une dynamique collective par l'intermédiaire du réseau, c'est inscrire ces offres et demandes, c'est-à-dire soi-même, dans une renommée circonstanciée, régulée par la juste place d'autres renommées, tempérée par la réciprocité des relations, par le respect mutuel, par l'extrême singularisation et diversification des renommées possibles. Elle est renommée par sa broderie, ses rosiers, son aventure philosophique, il est renommé en informatique, par son aptitude à l'enseigner, par ses doigts d'or en menuiserie, son savoir en mathématiques.

Pour apprendre, pour se mettre en mouvement, pour participer à la création d'une société faite pour construire l'humain en soi, il est nécessaire de se “ renommer ” par ses savoirs et envies ou besoins d'apprendre. Un réseau où l'on échange réciproquement des savoirs permet de mutualiser de la reconnaissance sociale.

Quels sont les fruits “ réseaux ” de l'organisation en réseaux ? (page suivante)Flexibilité (page Précédente)
AccueilImprimer Claire HEBER-SUFFRIN creativecommons : by-nc-ndRéalisé avec SCENARI