Les réseaux d'échanges réciproques de savoirs.
CoursOutils transverses

Que voulons-nous relier et échanger ? Qu'est-ce qui se relie, de fait ? Ce qui se relie définit (en partie), le réseau.

  1. Des personnes qui se relient ; comment choisissent-elles de se définir, de se choisir, de se reconnaître ? Quels sont les systèmes de reconnaissance qu'elles instituent ? Quels types de rapports (hiérarchiques, paritaires, solidaires, durables et/ou éphémères) en découleront-ils ?

    Les RERS travaillent à ce que les personnes se considèrent comme égales : elles se définissent toutes comme et seulement comme porteuses de savoirs et d'ignorances, (nous parlons “ des ” ignorances, non de l'ignorance. Elles sont autrement situées – pour chacun vis à vis de lui-même : par rapport à ses savoirs ; et pour chacun et tous vis à vis des autres : Nous sommes tous ignorants et les ignorances alors ne sont plus stigmatisantes, il faut pouvoir se les formuler avec tranquillité, sécurité et capacité de se projeter, pour apprendre).

    Elles se définissent, par conséquence choisie, comme offreuses et demandeuses de savoirs, apprenantes et enseignantes. Il ne peut s'agir ni de “public ”, ni de population, mais de personnes dans leur globalité, non catégorisées (ni comme Erémistes, défavorisées, en difficulté, ou élites), libres d'entrer et sortir du réseau, de se déplacer dans les savoirs, et invitées à le faire ; mais elles sont singulières par leurs références, leurs histoires et racines, leurs propres réseaux sociaux.

    Sans cette exigence de respect de la singularité de chacun, un “ réseau ” peut-il exister ?

    Et enfin par leurs actes fondamentalement inscrits dans une parité statutaire des rôles, elles sont toutes enseignantes et apprenantes. Dans la réalité (les poids sociaux sont plus lourds que nous le voulons), il s'agit plutôt d'une tension choisie vers la parité, d'une découverte et d'une construction de parités possibles.

  2. Des objets matériels (argent, outils d'informations), sociaux (des relations, du pouvoir, de la culture, de l'expertise), symboliques (de la reconnaissance, de la renommée...) ?

    Dans les RERS, les objets que les personnes contribuent à faire circuler, rendus accessibles aux cheminements de chacun et tous, sont des savoirs. La valeur est donnée par les objets mis en circulation, par la considération que leur accordent les acteurs, par les caractères de leur circulation, et de ce qu'elle produit, qui agiront à leur tour sur ces objets.

    Seuls les participants du réseau, et seulement pour eux-mêmes en fonction de leurs besoins et désirs, à tel moment et dans tel contexte, hiérarchiseront les connaissances et savoir-faire qu'ils offrent et demandent.

    Le réseau, alors, est lieu de transactions positives et de transformations réciproques entre les “deux processus qui concourent à la production des identités, le processus biographique (identité pour soi) et le processus relationnel, systémique (identité pour autrui). ” Cet espace social peut modifier la représentation, l'intériorisation du processus biographique : “ tous porteurs de savoirs ” donc “tous porteurs d'expériences d'apprentissages réussis ”. Il permet aussi de redéfinir le processus de catégorisation par lequel se construisent les identités offertes aux individus. Le mode de reconnaissance organisateur du système est signifié par les postulats fortement annoncés, qui est dit comme un référent puissant, par nombre de participants : “ tous offreurs et demandeurs ”, “tous enseignants et apprenants ”, donc tous capables de construire avec d'autres des trajectoires d'apprentissages réciproques.

  3. Des collectifs, des “nous ” multiples, collectifs, réseaux dans les réseaux, plus ou moins organisés, plus ou moins stables dans le temps en fonction de leurs intérêts (systèmes d'appartenances, systèmes d'informations, systèmes d'action, de décision, d'évaluations, associations, institutions)?

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