Les réseaux d'échanges réciproques de savoirs.
CoursOutils transverses

Quelles sont les valeurs, l'éthique du réseau ?

  • Pourquoi et comment veut-on faire un réseau, relier des personnes, des expériences, des savoirs, des projets ? On peut vouloir créer un réseau de savoirs pour constituer une élite, capter et privatiser les savoirs ; on peut vouloir créer un réseau pour une prise de pouvoir non démocratique. On ne peut dissocier les questions du type de réseau et de ce qui se relie en réseau de la question de l'éthique du réseau.

  • L'organisation en réseau peut émietter le social, relier les individus dans des systèmes/cocons fermés créant de nouveaux corporatismes, des dépendances d'autant plus perverses qu'elles ne sont pas manifestes. Ils peuvent faire perdre la conscience de l'importance du bien commun. Comment le réseau peut-il faciliter la conscience du bien commun, de ce qui est notre patrimoine en commun ? Pour les RERS, la formation, l'apprentissage et les savoirs sont des sortes de biens que nous choisissons de ne pas faire entrer dans les seules logiques marchandes.

Des dimensions éthiques

Nous parlons ici des valeurs revendiquées par chacun et tous. Au niveau de ce qui fait valeur concrètement pour chacun. Ces systèmes de valeurs fonctionnent, pour chacun, et pour le "Nous", en tant que régulateurs du réseau.

Les valeurs revendiquées par les RERS sont inscrites dans une Charte. Les membres des RERS les vivent comme un lieu où ils peuvent agir en cohérence avec leurs convictions. Mais aussi comme un lieu éthique en tant que favorisant l'écoute et le respect par rapport à soi et aux autres, en tant que répondant au désir de vivre dans des institutions justes, en particulier au niveau des apprentissages. Ce n'est pas sans poser de problèmes de régulateurs (déception, conflits, contradictions, évaluations...).

Les régulateurs du réseau ont pour rôle de favoriser des rencontres interpersonnelles authentiques.

Quels sont ces régulateurs ? (voir Appels aux intelligences)

  • Un régulateur éthique : la primauté absolue de toute personne humaine et de sa dignité,

  • Un régulateur symbolique : on est là pour apprendre et c'est réciproque,

  • Un régulateur de l'imaginaire : tout cela va se passer dans des rencontres protégées (mises en relations, etc.)

Le Mouvement porteur de cette démarche revendique le choix de développer des accès plus justes aux savoirs ; de donner leurs chances à des pratiques sociales, pédagogiques et citoyennes conformes à un principe d'accès universel aux savoirs. Parler d'accès universel aux savoirs, c'est dire que tous les savoirs sont, de droit, à tous et pour tous et chacun. "L'économie moderne repose de plus en plus sur l'immatériel et le savoir. Or ce dernier, comme le disait Louis Pasteur, est un patrimoine de l'humanité". De quels droits voudrait-on le soumettre à des intérêts particuliers ?" (René Passet, Transversales Science/culture N° 63).

L'organisation en réseaux ouverts est un essai pour conjuguer le singulier et l'universel.

« L'Homme universel abstrait de tous les hommes n'existe nulle part. Seuls existent des hommes, des femmes, des enfants non point particuliers mais singuliers. Il existe uniquement des hommes, des femmes et des enfants qui... sont chacune, chacun singuliers d'originalité absolue. Et c'est justement du plus profond de leur singularité concrète, de leur originalité créatrice, qu'ils sont capables de constituer le seul universel vivant, l'Humanité. »

De quelques caractères des Réseaux que nous voulons tisser ? (page suivante)Que voulons-nous relier et échanger ? Qu'est-ce qui se relie, de fait ? Ce qui se relie définit (en partie), le réseau. (page Précédente)
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