Les réseaux d'échanges réciproques de savoirs.
CoursOutils transverses

Multicentralités polyvalentes et interactives.

Offreur et demandeur, chacun devient l'une des centralités , en ce qui concerne les savoirs choisis, autour de laquelle se déploie le réseau. Chacun est centralement intéressant en ce qu'il est centralement intéressé. Chacun peut devenir centralement intéressé, s'il est reconnu comme centralement intéressant par ses richesses, ses attentes, ses manques, ses questions.

Ces rôles et positionnements s'enrichissent si l'on est agent de développement du réseau (ouvrir le réseau à d'autres). On peut devenir agent de transformation du réseau : par des propositions d'organisation. Agent catalyseur si on participe à la réflexion collective sur le système lui-même... La vie d'un réseau pourrait se mesurer à l'augmentation et à la diversification de ses centralités. Si elles diminuent ou s'uniformisent, l'institué domine l'instituant.

On s'aperçoit vite qu'il y a toujours un centre organisateur, plus ou moins étendu ou hétérogène. On découvre une absence de centre d'où l'on voit et maîtrise tout. Centre ? Pas de centre ? Plusieurs centres ? A terme, tous centres ? On pourrait dire finalement qu'un réseau ouvert concrétise solidairement des concepts apparemment opposés. Là, ils s'enrichissent, se tissent, prospèrent de toutes les complexifications proposées, se renforcent mutuellement : phénomènes d'acentrisme, centrisme, polycentrisme et multicentrisme conjugués.

Si l'on accepte de vivre, d'agir dans des systèmes disjoints mais reliés, polycentrés ; où l'intelligence s'appuie sur des interconnexions de plus en plus nombreuses et variées ; où l'on comprend que chaque personne est une multitude de connexions, d'interactions ; que chaque personne est un réseau, le produit d'un réseau, une interaction d'interactions en action, en construction ; que chaque personne est toujours constituée comme un complexe d'autres éléments complexes ; les réseaux alors engendrent de nouveaux tissages de relations, de processus, de démarches, qui, à leur tour, les transforment, les complexifient comme réseaux. Si chacun est considéré comme centralement intéressant, si chacun se sait le fruit de réseaux, c'est d'abord en soi que “ l'être dans le réseau ” crée du réseau. On crée en soi du reliant. Si je me complexifie comme centralité ouverte et en mouvement, si je me relie à d'autres savoirs, expériences, auteurs, acteurs, je développe et relie entre elles des dimensions de moi-même, je me relie en moi.

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