Les réseaux d'échanges réciproques de savoirs.
CoursOutils transverses

1996-2000 : Reconnaissance sociale et productions de savoirs

Une grande "fête des savoirs" (un colloque intitulé « Quand des citoyens échangent leurs savoirs », sous-titre : « Apprendre et faire société »), en 1996, à Evry, inscrit les RERS dans une reconnaissance sociale nouvelle. Les réseaux deviennent davantage un projet social reconnu. Est-il pour autant un projet pédagogique reconnu, ce n'est pas sûr ! Les causes en sont, sans doute à chercher à la fois à l'extérieur et à l'intérieur : que disons-nous de nous-mêmes, que donnons-nous à voir de ce que nous faisons vraiment, que travaillons-nous le plus ensemble, vis à vis de quoi exerçons-nous nos responsabilités, qu'évaluons-nous ? Lors de ce colloque, les réseaux ont pu croiser leurs pratiques mais surtout leurs analyses et le faire avec des chercheurs, institutionnels et associatifs extérieurs qui venaient là aussi pour apprendre.

Un développement de la production de savoirs sur les pratiques des réseaux par des membres de réseaux :

  • Convention entre le MRERS et l'université de Tours (Sciences de l'Education). Mise en place, de 1995 à 1998 et de 1998 à 2001, de deux groupes de formations universitaires (Diplôme universitaire de responsable de formation), productions de 26 Mémoires de recherches.

  • Des formations professionnelles avec productions de Mémoire (depuis 1995).

  • Une recherche collective avec des animateurs de différents réseaux européens (France, Espagne, Allemagne, Belgique, Italie) sur "Autoformation et formation réciproque en réseaux ouverts pour lutter contre l'exclusion - en particulier des savoirs".

  • Une recherche collective européenne sur “ Les réseaux d'échanges réciproques de savoirs, l'enseignement à distance et les Nouvelles techniques d'information et de communication ”. Coopération entre universités, RERS et organisme de formation de quatre pays (Belgique, suisse, Italie et France), sous la responsabilité de recherche de Jacques Perriault, professeur à Paris X Nanterre.

  • L'organisation et la participation de 14 personnes à un colloque à Montréal, sur le thème : “ Réseaux et Histoires de vie, en Europe et au Québec ”. Réalisation d'actes.

  • Mise en place du laboratoire de recherche (1998) : Le GR3, Groupe de Recherche Réciprocité Réseaux, associé à l'équipe de recherche E.A.3210, dans l'axe de recherche de l'Université de Tours “ Formation, expérience et alternance ”, rattaché au Centre d'Etudes et de Recherches des Pratiques et politiques Educatives de l'université de Rennes.

  • Réalisation d'un ouvrage collectif (collectif au sens où il a été construit collectivement par le Laboratoire de recherche, où 26 auteurs y contribuent, où il est le résultat d'une coopération avec le laboratoire de recherche en Sciences de l'Education de l'université de Tours) “ Réseaux et réciprocité en formation ”, dans la Revue Education Permanente, N° 144, novembre 2000.

  • Publication d'un ouvrage collectif, qui rassemble un certain nombre des interventions du colloque de 1996 avec plus de 70 auteurs, membres du MRERS ou chercheurs et responsables associatifs extérieurs (paru en avril 2001), préface de Michel Serres, postface de Michel Rocard : “ Partager les savoirs et construire le lien ”.

  • De 1998 à 2000, recherche-action avec 11 RERS (Loiret et Essonne) sur "Organisation associative et organisation en réseaux ouverts".

    Mise en place, avec des Réseaux d'économie alternative et solidaire, STAJ (Service technique aux activités de la jeunesse, association d'éducation populaire agréée) et Culture et Liberté, du Mouvement pour un développement solidaire (MDS - Mouvement pour le développement solidaire).

Complément

Poursuite de la dynamique engagée pour mutualiser les savoirs historiques (à la fois sur notre histoire, sur la façon de construire une histoire commune, et sur les savoirs qui jalonnent cette histoire commune), les savoirs pratiques (savoirs d'action, savoirs existentiels), les savoirs théoriques :

  • à travers un Agenda/Almanach porté par un collectif ouvert (de 1996 à 2001). Un agenda 2001 a été produit par un des réseaux de La Réunion.

  • a travers la mise en place d'un centre de ressources et de Documentation.

  • a travers un développement de la prise en charge de leurs formations par les réseaux eux-mêmes.

Du côté de la société :

  • Le rapport à l'UNESCO, "L'éducation, un trésor est caché dedans" fait ressortir à quel point il nous faut apprendre conjointement des connaissances, des savoir-faire, des savoir-être et à vivre ensemble. Quels systèmes produisons-nous, quelle démarche proposons-nous, quel projet construisons-nous pour permettre à chacun et à tous de faire "conjointement" ces apprentissages ? Les savoirs, oui, mais pour construire de l'humain entre nous, de la liberté, des rapports civilisés qui ouvrent à chacun la création de soi par soi et la prise en charge du bien commun.

  • On entend parler de plus en plus d'entreprise apprenante.

    Le Groupe de recherche sur l'autoformation (GRAF) avance dans ses pratiques et ses recherches (nous nous relions à eux)

    Mais, dans le même temps, certains conçoivent l'autoformation comme une décharge pour et par les collectivités publiques et les entreprises de la responsabilité de la formation permanente, comme une justification de la précarité de l'emploi.

  • Le champ de l'économie sociale et de l'économie solidaire se construit, se relie, se théorise. Des organisations citoyennes contestent et agissent contre les "évidences" de l'économie libérale.

  • Le colloque de Vancouver rend visible les risques majeurs de la marchandisation des savoirs et des formations.

2000-2003 : Productions d'écritures collectives. Liens affirmés avec le champ de l'économie alternative et solidaire. Crise dans l'organisation associative. (page suivante)1992-1996 : organisation et enracinements (page Précédente)
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