Les réseaux d'échanges réciproques de savoirs.
CoursOutils transverses

1984-1987, Les premiers développements

C'est le temps du réseau de réseaux. L'enthousiasme des débuts est réalimenté par celui des nouveaux créateurs de réseaux. C'est l'époque où les créateurs et animateurs de Réseaux ont tellement conscience de ne pas savoir faire, conscience alliée à une telle envie d'essayer, et une telle fierté d'y arriver un peu et de construire une démarche innovante qu'ils se relient en réseaux, "inter-réseaux", réseaux de réseaux. Ils se sont reliés grâce, à la fois, à la conscience de leurs manques et à leurs curiosités : comment fait l'autre ? Qu'est-ce qui marche ? Comment ? Pourquoi ? Qu'est-ce qui est difficile, "loupé" ? Et tant pis ! C'est normal, c'est tellement difficile ! Mais on y arrivera, d'ailleurs on ne se pose même pas la question avant... Et on y arrive, un peu, des fois, plus qu'on ne le croyait ou autrement. Chaque nouveau réseau est considéré comme essentiel dans la construction de ce mouvement. L'inattendu, l'imprévisible, l'organisé au fur et à mesure relient, sans faire peur. Rencontres entre réseaux, essais des formations réciproques à la démarche, envois des documents à tous, voyages collectifs de réseaux à réseaux... C'est une période de bricolage - au sens scientifique du terme. (Lire Pierre-Gilles de Gennes)

Remarque

« C'était en un temps où on commençait sérieusement à voir et savoir le développement de toutes sortes de formes d'exclusions. L'intérêt des travailleurs sociaux nous a encore davantage permis de comprendre que la solidarité est non seulement une exigence éthique et politique mais aussi une richesse. De développer cette conscience qu'en acceptant l'exclusion, on accepte que des richesses humaines en savoirs, attentes, points de vue, relations, potentiels soient perdues. »

Bernard Ginisty - 2001, Lyon, Chronique sociale - (au colloque du MRERS, en 1996) rappelle ceci :

« Qu'est-ce qu'une démarche intellectuelle créatrice, sinon une ré interrogation des évidences du moment au nom d'un point de vue jusqu'ici "exclu"... le lieu de l'exclusion, ce n'est pas d'abord celui de la charité, de la justice sociale ou des dispositifs chers à nos ministères. C'est le lieu de l'intelligence sociale et politique. Penser aujourd'hui la société, c'est forcément la penser à partir du point de vue de l'exclu, le plus grand angle possible pour penser l'ensemble du réel... Voilà pourquoi, de ce point de vue, l'appartenance aux Réseaux devient un antidote puissant à la bêtise. »

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