Les réseaux d'échanges réciproques de savoirs.
CoursOutils transverses

Utopie ?

Après 32 ans de pratiques des RERS réalisés dans des lieux (topos) vrais et vérifiables, il nous est encore dit : “ c'est utopique ! ”. Ou encore : “ mais, vous croyez vraiment que l'évolution de la société est dans ce sens là ? ” Utopie , pourtant ! U-topie, c'est nulle part, ça n'existe pas “ encore ” ; cela ne signifie pas “ impossible ”.

Nous savons bien nous-mêmes que nous sommes encore loin de ce que nous voudrions faire. Qu'il nous faut mieux travailler à la cohérence entre, comme le disait Fernand Oury, le savoir-faire et le faire savoir. Notre conscience, toujours à travailler en interactions avec d'autres consciences, de la distance entre notre utopie et notre réel présent est la condition de notre mise en mouvement.

Celui qui croit qu'il réalise son utopie est dangereux. Mais celui qui croit que l'on ne peut en avoir, qu'on ne peut la formuler comme un avenir à faire advenir, est dangereux lui aussi.

Quelques-unes de nos utopies ?

Donner un sens pour chaque individu vivant à la notion de démocratie cognitive !

Développer la réciprocité positive dans les relations interpersonnelles, l'éducation et la formation.

Que l'école et les systèmes de formation soient des lieux d'exercice et d'apprentissage de la solidarité et de la coopération et soient des lieux d'émancipation. Sachant que l'émancipation est aussi fondée sur l'imagination, l'utopie raisonnée, reliée, solidaire, objet de persévérance.

Que les savoirs et la formation soient considérés comme des « biens communs » de l'humanité.

Construire des systèmes et des processus qui aient quelques chances de faire advenir une culture humaniste : pour développer l'humanité en chacun de nous, entre nous, l'humanité comme ensemble des humains. « Donner de l'avenir à l'humanité en la réalisant » selon l'expression d'Edgar Morin.

Il n'est pas question d'opposer l'utopie, l'imagination, l'espérance à l'institution, la transmission, l'organisation. Nous avons intérêt à reconnaître et défendre la valeur des institutions pour construire une réalité pour nos utopies.

Il ne s'agit pas non plus d'opposer l'utopie à la connaissance et au progrès de la connaissance. La connaissance doit aussi être considérée comme outil de prévision, de prévention.

Il ne s'agit pas d'opposer l'utopie au réel. D'autant que “ le réel ” est toujours une “ représentation ”.

Il s'agit bien plutôt de prendre en compte des représentations d'autrui et des différences de représentations du réel. De savoir que ces représentations nous permettent de vivre et sont pourtant insuffisantes. De pouvoir se dire, pour coopérer : “ sur ce point-là, on est d'accord, voilà nos valeurs communes ”.

Réflexion : texte de Claude Lléna "De l'utilité réciprocitaire des réseaux d'échanges réciproques de savoirs" (RERS)

Bibliographie « CONCLUSION. Quel avenir ? Enjeu. Coopérations et rivalités. Utopie. » (page suivante)La question des rivalités (page Précédente)
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