DÉVELOPPEMENT DURABLE ET IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX

Le rapport Brundtland (1987)

Contexte

L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature[1] publie en 1980 un rapport intitulé « La stratégie mondiale pour la conservation » dans lequel est utilisé pour la première fois le terme « développement durable » traduit de l’anglais « sustainable development ».

Mais ce n’est qu’en 1987 que ce concept est clairement défini. C’est la Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement[2] des Nations Unies, qui publie un rapport intitulé "Our Common Future" ("Notre avenir à tous") et connu sous le nom de Rapport Brundtland, du nom de la Norvégienne Gro Harlem Brundtland, alors présidente de la CMED[2].

Objectif

Le rapport Brudtland définit la politique nécessaire pour parvenir à un développement durable.

Il est principalement axé sur la préservation de l’environnement et la consommation prudente des ressources naturelles, et souligne le lien entre pauvreté et protection de l’environnement.

Il repose sur la nécessaire conciliation entre développement et environnement.

Principe

Le rapport Brundtland s’articule en trois parties.

La première partie traite des préoccupations communes. Il y est fait le constat d’un avenir compromis, de la nécessité de mettre en place un développement durable, et enfin de redéfinir le rôle de l’économie mondiale dans ce contexte.

La deuxième partie expose les problèmes communs à gérer. Il y est question de la population mondiale, de la finitude des ressources, de la sécurité alimentaire, de la nécessité de la préservation des espèces et des écosystèmes, de la problématique de l’énergie, du rôle de l’industrie et du défi urbain.

La troisième partie fait des propositions en matière d’efforts communs, notamment une gestion commune du patrimoine, la question de la paix, de la sécurité, du développement et de l’environnement, et enfin la nécessité d’une action commune.

Remarque

Le rapport Brundtland établit que la croissance économique (via le développement technologique) est nécessaire pour assurer la "sauvegarde" de la planète (ce qui est une différence fondamentale avec le Club de Rome).

Applications - Exemples

Le rapport Brundtland précise sept objectifs critiques relatifs aux politiques de développement :

  • la reprise et le maintien de la croissance (économique) ;

  • la modification de la qualité de la croissance ;

  • la satisfaction des besoins essentiels (emploi, alimentation, énergie, eau, salubrité) ;

  • la maîtrise de la démographie ;

  • la préservation et la mise en valeur des ressources ;

  • la réorientation des techniques et la gestion des risques ;

  • l’intégration des considérations relatives à l’économie et à l’environnement dans la prise de décision.

Une autre nouveauté du rapport Brundtland a été de mettre en évidence la multiplication des problèmes environnementaux, non seulement dans les pays industrialisés, mais aussi dans les pays en développement :

  • désertification ;

  • « salinisation » ;

  • disparition des forêts ;

  • pollution atmosphérique ;

  • insuffisance croissante d’eau potable et de moyens d’assainissement ;

  • augmentation des déchets ;

  • surexploitation des ressources naturelles …

Il est établi que les contraintes économiques sont plus durement ressenties par les pays en développement en raison de la surpopulation et du surendettement.

Le rapport Brundtland ne se limite pas à un constat, mais il fait des propositions et énonce notamment des principes juridiques communs en matière d’environnement et de développement durable :

  • principes généraux, droits et responsabilités ;

  • principes, droits et obligations relatifs aux ressources naturelles et interférences environnementales ;

  • responsabilité des états ;

  • règlements pacifiques des différends.

Ce qu'il faut retenir

Le rapport Brundtland pose la définition "officielle" du développement durable. Il a servi de base de discussion dans les négociations internationales qui ont précédé et prolongé le Sommet de Rio.

  1. UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature

  2. CMED : Commission Mondiale sur l'Environnement et le Développement

  3. Our common future, report of the world commission on environment and development

    BRUNDTLAND, H.H. Our common future, report of the world commission on environment and development. 1987.

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