Les "Réseaux d'Échanges Réciproques de Savoirs" : une démarche, un projet, un outil, une pratique théorisée.

Le mot "démarche" indique un cheminement, un parcours, un itinéraire. Pour être durable, "permanente", dans le temps, c'est-à-dire "tout au long de la vie", dans l'espace, c'est-à-dire, dans tous les lieux, moments et activités de sa vie, une démarche de formation doit être construite, réajustée, confrontée et réinventée par celui qui se forme. Les RE RS peuvent être considérés comme offres permanentes de parcours d'autoformation.

Le mot " Projet " indique une projection vers l'avenir, éclairée par du sens - signification, orientation et sensibilité à autrui - fondé sur des trajets déjà parcourus. Il permet de "jongler avec (son) temps psychologique," de mobiliser sans cesse et aisément passé et futur, de les articuler avec le présent, et de construire ainsi le sens de la continuité du savoir et des apprentissages, de soi et des "Nous" dans lesquels il s'inscrit.

Se former, c'est donner sens à ce qu'on est et à ce qu'on fait. Les réseaux d'échanges de savoirs sont un "faire société" construit sur un principe social et pédagogique de formation réciproque.

Le mot "outil" renvoie à la notion de processus organisationnel, élaboration individuelle et collective d'outils et de situations ; construits par les acteurs eux-mêmes et leur permettant autoformation et formation réciproque. La construction de ce processus, la production, la construction, l'organisation, la régulation, l'évaluation par les acteurs, à la fois apprenants et enseignants, du système par lequel ils apprennent, sont facteurs de formation et d'éducation continuelles, redonnent aux citoyens leur propre pouvoir de se former et de contribuer à la formation d'autres citoyens.

Le mot "pratiques" nous renvoie à essayer de décrire précisément, avec soin, des actions quotidiennes, simples, construites, et une histoire collective, comme des processus lents et toujours inachevés. Parlons alors de praxis.

«... théorisées » rappellent la nécessité de théoriser les pratiques dites « innovantes » ou « alternatives.