Catégories des impacts et méthodes existantes : présentation
Les méthodes d'analyse d'impact ont été introduites afin de relier les données d'un inventaire (ex. : substances) aux dommages environnementaux dont elles sont à l'origine. Parmi les premières méthodes permettant d'évaluer des impacts environnementaux on rappelle la méthode des volumes critiques[1]. Cette méthode permettait de classer les émissions selon le milieu affecté, respectivement l'eau, l'air et le sol en calculant, pour chaque polluant de l'air ou de l'eau, le volume équivalent pollué jusqu'à une valeur limite. Compte tenu d'un certain nombre d'incohérences de cette méthode (ex. : la persistance des émissions et le devenir des polluants ne sont pas pris en compte) de nombreuses méthodes ont été développées ultérieurement, le lecteur pourra se référer à Jolliet et al. pour une revue complète sur l'ensemble des méthodes d'analyse des impacts[2].
En fonction du positionnement sur la chaîne reliant les causes à l'effet et selon les objectifs recherchés et l'échelle prise en compte, les méthodes de calcul des impacts sont groupées en deux catégories, respectivement :
méthodes dites mid-point (orientées problèmes, l'impact apparaît au milieu de la chaîne de causalité) qui quantifient les effets globaux des substances émises ou consommées. Les résultats d'inventaire ayant des effets similaires sont regroupés dans des catégories d'impact appelées catégories intermédiaires, auxquelles on associe un indicateur intermédiaire (mid-point indicator) permettant de comparer les flux des substances contribuant à la catégorie en cause.
méthodes end-point (ou "dommages", l'impact se trouve à la fin de la chaîne de causalité) qui estiment les dommages potentiels qui pourraient en résulter (cf. exemple illustré sur la figure suivante) en allouant plusieurs catégories intermédiaires à une ou plusieurs catégories de dommages. Celles-ci sont ensuite représentées par des indicateurs de dommages.
Les méthodologies employées pour l'analyse des impacts "mid-point" sont très différentes (en les comparant entre elles) mais ces indicateurs sont plus précis car leur évaluation est faite au début de la chaîne de causalité, il y a donc moins d'incertitudes pour leur quantification. Parmi les impacts "mid-point" les plus courants on cite : l'effet de serre, la destruction de la couche d'ozone, l'oxydation photochimique, la toxicité, l'acidification et l'eutrophisation (Impacts environnementaux).
Malgré l'avantage de leur précision, ces indicateurs sont moins souvent utilisés car ils ne sont pas très parlants pour un public non spécialisé.
Notons que les spécialistes sont souvent d'accord sur l'évaluation d'une partie des impacts (effet de serre, acidification, destruction de la couche d'ozone, eutrophisation), tandis que pour une autre partie (épuisement des ressources abiotiques, toxicité et écotoxicité), différentes approches sont utilisées, ce qui suscite encore des débats très vifs à l'heure actuelle.
La figure suivante illustre le schéma général du cadre méthodologique reliant les résultats d'inventaire aux catégories de dommage en passant par les catégories intermédiaires[2] tel qu'il a été conçu et présenté par Jolliet et al.
