Pour construire beaucoup, il a fallu multiplier les équipes, spécialiser les intervenants.
D'où les premiers problèmes de communication entre les divers métiers du Bâtiment. Un énorme besoin de coordination s'est révélé, non seulement au niveau des études de projets, mais aussi du chantier. Un nouveau métier est né : celui de coordinateur technique, traditionnellement assuré par l'architecte.
La complexité de la tâche a justifié l’existence à plein temps d’un spécialiste, sur chaque projet, dont le niveau de connaissances et de compétence devenait celui d’un ingénieur.
De nouveaux outils sont apparus : les méthodes d'ordonnancement de travaux, empruntés à l'industrie spatiale et aéronautique (Méthode PERT et Potentiel, exploitant le concept du « chemin critique »).
Mais on s’est aperçu que la manipulation de ces méthodes, à la main, était insupportable.
Pour qu'elles deviennent réellement opérationnelles, il fallait les automatiser, les rendre dynamiques, interactives, pour en faire de véritables outils de décision.
Bien évidemment la solution était informatique.
Par ailleurs, les bureaux d’études techniques (calcul de structure, calcul et dessin de béton armé) se sont trouvés dans l’impossibilité de faire face à la demande. Pour aggraver leur problème, devant les catastrophes de chantiers dus à la précipitation (immeubles effondrés pendant la construction), des règlements draconiens sont apparus et ont continuellement évolué, rendant les calculs de plus en plus complexes. Heureusement pour les BET, les premiers outils informatiques sont apparus dans les années 1965-70, pour leur permettre d’automatiser les calculs, et bientôt les dessins.
Les architectes, de leur côté, sous la poussée de quelques pionniers visionnaires (Citons Nicolas Negroponte aux USA, Paul Quintrand en France) ont expérimenté les premiers logiciels graphiques interactifs dits « intelligents ». Malheureusement, c’est la facilité qui s’est imposée dans ce domaine par l’émergence d’outils de dessin électronique (DAO), au détriment jusqu’à nos jours de la CAO, marginale dans le secteur du Bâtiment.