Évaluation des impacts environnementaux potentiels
Objectif
Cette section traite la méthodologie d'évaluation des impacts environnementaux potentiels (lien boîte "Mix énergétique") ainsi que la réalisation de l'analyse de sensibilité et des incertitudes pouvant apparaître dans le cadre d'une étude ACV[1].
Contexte
L'évaluation des impacts du cycle de vie (ACVI) est une étape très importante de l'ACV[1] au cours de laquelle on transforme l' inventaire de flux réalisé à l'étape précédente en une série d'impacts potentiels clairement identifiables.
Les résultats obtenus à cette étape sont utilisés pour :
identifier et classer les opportunités d'amélioration ;
caractériser la performance environnementale du produit ou du système étudié;
le comparer à d'autres systèmes de produits ayant la même fonction ;
indiquer les points environnementaux nécessitant une action éventuelle (qui peut être par exemple l'éco-conception ou la re-conception du produit).
Pour l'évaluation des impacts potentiels on s'appuie sur l'unité fonctionnelle car elle utilise les données issues de l'analyse de l'inventaire du cycle de vie (boîte E), c'est-à-dire une liste de flux entrants (matières premières, énergies, etc.) et sortants (rejets, déchets, émissions, etc.) agrégés sur l'ensemble du système de produit et à toutes les étapes de son cycle de vie.
Méthodologie
Selon les normes actuellement en vigueur, les éléments suivants sont obligatoires dans la phase d'évaluation de l'impact du cycle de vie (ACVI) :
sélection des catégories d'impact, des indicateurs de catégorie et des modèles de caractérisation
attribution des résultats de l'ICV[2] aux catégories d'impact sélectionnées (classification)
calcul des résultats d'indicateurs de catégorie (caractérisation).
De manière schématique, la démarche d'analyse de l'impact des émissions correspond à l'illustration suivante :
En fonction des objectifs et du champ de l'étude précédemment fixés, des éléments et des informations facultatifs peuvent être utilisés dans cette étape :
la normalisation : c'est un calcul d'importance des résultats d'indicateurs de catégorie par rapport à une information de référence qui permet de représenter la totalité des impacts sur un même graphique ;
le regroupement : est une approche de tri et classement des catégories d'impact ;
la pondération : à l'aide des facteurs numériques fondés sur des choix de valeurs on procède à la conversion et à l'agrégation des résultats d'indicateurs dans des catégories d'impacts
l'analyse de la qualité des données offre une meilleure compréhension de la fiabilité de l'ensemble des résultats d'indicateurs et du profil de l'évaluation de l'impact.
On peut utiliser dans ce cadre des informations n'appartenant pas au cadre de l'évaluation, à condition que leur utilisation soit expliquée et que l'explication soit consignée dans le rapport.
L'application et l'utilisation des méthodes de normalisation, de regroupement et de pondération doivent être cohérentes avec les objectifs et le champ de l'ACV[1] (boîte D). Elles doivent être complètement transparentes et documentées.
Pour en savoir plus
NF EN ISO 14040:2006-10, Management environnemental. Analyse du cycle de vie -Principes et cadre, International Standard Organisation, Octobre 2006.
NF EN ISO 14044:2006-10, Management environnemental. Analyse du cycle de vie -Principes et cadre, International Standard Organisation, Octobre 2006
O. Jolliet, M. Saadé, P. Crettaz, S. Shaked, Analyse du cycle de vie – comprendre et réaliser un écobilan, Presses Poytechniques et universitaires Romanes, 2è édition, 2010.
ACVBAT http://stockage.univ-valenciennes.fr/MenetACVBAT20120704/acvbat/chap03
J-L. Menet, I-C Gruescu, L'éco-conception dans le bâtiment en 37 fiches-outils, Dunod, 2014