Cadre normatif de l'ACV
Objectif
On présente ici le cadre normatif de la méthodologie ACV.
Préambule
Une partie de cette fiche provient de la ressource ACVBAT
Contexte
De nombreuses questions ont incité les spécialistes à travailler afin d'arriver, de manière progressive, à la standardisation de la méthodologie d'ACV.
La SETAC (Society of Environmental Toxicology and chemistry) est l'organisme qui a démarré les premiers travaux d'harmonisation. L' « International Organization for Standardization « (ISO) a ensuite reçu la mission de concevoir une série de normes dédiées à la pratique de l'Analyse du Cycle de Vie. Parallèlement à ces travaux de normalisation, les bases de données ont connu un essor de plus en plus important.
Le cycle de normes ISO 14000 était initialement composé de 4 normes :
La norme ISO 14040 décrivait les caractéristiques essentielles de l'ACV et les bonnes pratiques pour mener une telle étude. Publiée en 1998, c'est la première norme de la série.
Les normes ISO 14041 à 14043 ont été publiées par la suite ; elles étaient surtout destinées aux experts réalisant des études ACV et décrivaient plus précisément chaque étape d'une ACV (la norme ISO 14041 était dédiée à la définition de l'objectif, du champ de l'étude et à la phase d'analyse de l'inventaire tandis que la norme ISO 14042 indiquait les principales caractéristiques de la phase d'évaluation de l'impact du cycle de vie).
La norme ISO 14043 précisait des exigences et des recommandations pour mener l'interprétation du cycle de vie.
Ces 4 normes ont été fusionnées par la suite pour obtenir les 2 normes actuellement en vigueur et utilisées mondialement : NF EN ISO 14040 et NF EN ISO 14044.
Méthodologie
Le cadre méthodologique de l'Analyse du Cycle de Vie (ACV) s'appuie exclusivement sur la norme NF EN ISO 14044 et comprend les étapes suivantes :
définition des objectifs et du champ (périmètre) de l'étude ;
analyse de l'inventaire du cycle de vie ;
évaluation des impacts ;
interprétation.
Ces 4 étapes présentent les particularités suivantes :
elles ne reposent pas sur le même type de connaissances ;
elles n'ont pas le même degré de certitude ;
elles n'ont pas le même niveau d'approche méthodologique car elles sont « goal dependant » (elles dépendent des objectifs que l'on se fixe).
Objectif et champ de l'étude
Une ACV est construite pour répondre à des questions précises.
La définition des objectifs et du champ de l'étude conditionne donc les choix méthodologiques de chaque étape suivante (inventaire, évaluation des impacts, interprétation) et donc les résultats.
Ainsi, l‘ ACV est par nature « goal-dependant ».
La première étape d'une étude ACV se précise de manière itérative au fur et à mesure de l'avancée de l'analyse. On doit ainsi mettre l'accent sur :
la définition des frontières de l'étude ;
la définition des fonctions du ou des produits considérés ;
la définition de l'Unité Fonctionnelle (UF) ;
l'exigence de la qualité des données nécessaires à l'analyse de l'inventaire (cf. deuxième étape de la méthode) ;
le type d'impacts et les indicateurs nécessaires à l'évaluation (cf. troisième étape de la méthode).
Cette première étape de la méthodologie ACV est reprise dans la boîte "Définition des objectifs et du champ de l'étude".
Analyse de l'inventaire
Dans un premier temps, on rapporte l'ensemble des flux représentatifs relativement à l'unité fonctionnelle considérée.
On constitue ensuite l'inventaire relatif à l'unité fonctionnelle (flux matière et énergie associés aux étapes du cycle de vie.
La phase d'inventaire constitue un véritable travail de comptabilité analytique des flux.
A ce niveau, les limites initialement fixées peuvent être élargies et la qualité des données redéfinies.
Cette deuxième étape de la méthodologie ACV est reprise dans la boîte "Analyse de l'inventaire".
Évaluation des impacts potentiels
Cette étape a pour but de traduire les consommations et les rejets recensés lors de l'inventaire en impacts environnementaux potentiels (effet de serre, déplétion de l'ozone stratosphérique, pollution photochimique, acidification, eutrophisation, toxicité ...).
Pour cela, ces flux sont classés dans différentes catégories d'impact. Ils sont ensuite caractérisés, à partir d'indicateurs, en impacts environnementaux.
Ces opérations (choix, classification et caractérisation) sont définies comme obligatoires par la norme.
Cette troisième étape de la méthodologie ACV est reprise dans la boîte "Évaluation des impacts".
Interprétation
L'interprétation a pour objectif d'analyser les résultats et d'expliquer les limites de l'inventaire et/ou de l'évaluation des impacts afin de fournir des recommandations de manière transparente. Ainsi, cette phase :
met en avant les points forts et les points faibles du produit considéré ;
permet la connaissance des paramètres et des étapes du cycle de vie sensibles ;
ouvre des perspectives en matière d'actions correctives et de diminutions des impacts.
Cette quatrième étape de la méthodologie ACV est reprise dans la boîte "Interprétation".
Pour en savoir plus
Acvbat http://stockage.univ-valenciennes.fr/MenetACVBAT20120704/acvbat/accueil/co/acvbat_010_accueil.html
ISO 14040:2006, Management environnemental – Analyse du cycle de vie – principe et cadre , International Organization for Standardization, 2006.
ISO 14044:2006, Management environnemental – Analyse du cycle de vie – exigences et lignes directrices, International Organization for Standardization, 2006.
ISO/TR 14062:2002, Management environnemental - Intégration des aspects environnementaux dans la conception et le développement de produit, International Organization for Standardization, 2002.
